Aller au contenu principal

Belgian Resin Floorin Association

Harsgebonden vloeren

« J’aimerais que des formations se développent dans le secteur de la pose de résine »

Au sein du Cluster Entreprises Complémentaires, il existe la Belgian Resin Floorin Association (BRFA), la fédération des poseurs de revêtements de sols en résine. Dominique Petta, CEO du groupe 4M (Battice) spécialisé dans ce métier, en est le président. Construction s’est entretenu avec lui pour faire connaissance avec ce groupement.

Dominique, première question pour bien comprendre qui vous êtes. C’est quoi la Belgian Floorin Association ?

Nous sommes la fédération des applicateurs de résine, pas des fabricants. Nous avons donné un nom anglais à notre groupement car nous sommes une association nationale, qui regroupe aussi bien des francophones que des néerlandophones. En Belgique ; comparé à des pays comme la France, les Pays-Bas et l’Allemagne ; rien n’existait pour défendre les intérêts de notre secteur niche. D’où l’idée de créer cette fédération, au sein du Cluster Entreprises Complémentaires, pour montrer au monde de la construction que nous ne sommes pas des peintres, mais bien des applicateurs de résine. C’est une spécialité à part.

Quand cette fédération est-elle née ?

Les premières réunions avec la Confédération ont eu lieu en juin 2016. Et le groupement s’est peu à peu constitué au cours de la période 2017-2018. Lors de la crise sanitaire, ça été plus calme et désormais, nous avons pleinement repris nos activités et recommencé nos réunions. Nous sommes actuellement 14 entreprises. En Belgique, il faut compter une cinquantaine de sociétés spécialisées dans cette activité, ce qui représente entre 500 et 1.000 personnes. J’aimerais que nous arrivions à une trentaine de membres, ce serait un bel objectif. Notre rôle est de fédérer les poseurs et leur faire comprendre qu’ensemble, nous pouvons aller plus loin. Plus on sera, plus on peut échanger nos idées, nos expériences aussi bien positives que négatives.   

Parlez-nous un peu de votre métier, la pose de ces sols en résine. Où trouve-t-on ce type de revêtements ?

Nous avons un métier très complexe. Dans notre travail, sur quelques millimètres, nous devons répondre à des critères très sévères tels que mécaniques, techniques et esthétiques pour poser un revêtement qui correspond aux attentes de nos clients. La pose de résine peut s’effectuer sur différents supports : chape béton, bois, métal…Nous adaptons les procédures techniques en fonction des produits utilisés.

Nous retrouvons nos sols dans plusieurs secteurs : industriel, public, grande distribution, agroalimentaire, pharmaceutique, soins de santé, transport, logistique, ouvrages d’art, sport, loisirs…et même dans le secteur privé. Chez 4M, nous venons de poser les sols du nouveau siège social de BNP Paribas Fortis, à Bruxelles.    

Soyons clairs, les revêtements en résine peuvent coûter très cher et si la pose et le conseil sont mal effectués, c’est un problème car l’industriel y consacre beaucoup d’investissements.

Nous nous devons de bien l’informer. Nos applications sont très appréciées. Nous devons donc être très vigilants et nous voulons, par conséquent, professionnaliser le métier d’applicateur de revêtements de sol, car il n’existe hélas pas de formations, d’écoles, de cours spécifiques pour former les gens à la pose de résine.

Pas de formations spécifiques pour le métier, dites-vous. Ce constat est interpellant.

Oui et c’est notre rôle, au sein de la fédération, de donner les bons outils aux applicateurs de revêtements de sol. Le métier s’apprend en entreprise, sur le terrain. C’est le cas au sein de mon entreprise 4M qui emploie environ 120 personnes, 90 en Belgique et le reste dans nos filiales à l’étranger. Nous formons en interne continuellement. J’aimerais que des formations se développent dans le secteur. J’ai déjà contacté le Forem à ce sujet, mais je n’ai reçu aucune réponse. Nous allons tenter, via notre cluster, d’encore faire passer le message de ce besoin de formations. De plus, comme le secteur de la construction en général, nous connaissons aussi des pénuries de main-d’œuvre. Si quelqu’un se forme dans notre métier, il a un job tout de suite et ce pour toute une carrière.

Parmi les outils que vous avez mentionnés, il y a cette NIT 277 du CSTC qui est très utile à l’ensemble de la profession. La BRFA peut être fière de cette réalisation.

Effectivement. Elle est sortie fin de l’année 2021 et elle a pu être réalisée grâce à une collaboration intensive entre notre fédération, le Cluster Entreprises Complémentaires et le CSTC. Je tiens ici à remercier tous ces acteurs qui nous ont aidés à mettre à jour cette véritable bible de la profession. Elle datait de plus de 25 ans et il était temps de la renouveler. Cette NIT est axée sur la qualité et la sécurité dans notre métier, elle normalise les systèmes que nous mettons en œuvre. Elle peut être utile pour tout le monde : prescripteurs, applicateurs et clients.       

Comment se porte votre secteur ? On suppose que vous êtes également impactés par cette hausse des prix des matériaux ?

Il se porte très bien, malgré cette hausse de prix que nous subissons depuis deux ans avec les produits que nous utilisons : époxy, polyuréthane, polymères…Je parlerais d’une augmentation de l’ordre de 30 à 40 %. Cela réduit fortement nos marges bénéficiaires. Nous avons aussi besoin de plus de professionnalisme au sein du secteur. Enfin, en Belgique, dans certains marchés publics, le facteur prix l’emporte souvent sur le reste, parfois au détriment de la qualité. En France, beaucoup de données de critères qualitatifs sont reprises dans les cahiers des charges, concernant la pose de sols en résine. Il faudrait procéder comme cela aussi, chez nous. Cela fait aussi partie du travail du cluster.

Enfin, en tant que président, avez-vous d’autres objectifs spécifiques pour cette année 2022 ?

Outre les formations, j’aimerais encore mettre beaucoup de choses en place qui sont très importantes dans notre métier au quotidien : un travail sur l’environnement, la sécurité, la gestion des déchets et produits dangereux, les assurances…J’aimerais aussi établir une charte à donner à tous les applicateurs. Le travail ne manque pas. Avec mes casquettes de président de la BRFA, de chef d’entreprise et de consul honoraire d’Italie à Liège, 24h dans une journée, ça ne suffit pas !